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Libération
grand angle

Au film du temps

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Montage de séquences mettant en scène l’heure, la vidéo de Christian Marclay, «The Clock», tourne ce week-end à Paris, au Centre Pompidou.
L'opus de Christian Marclay, "The Clock, 2010" a fait sensation cet été à la Biennale de Venise où il a remporté le Lion d'or. (Francesco Galli Courtesy: la Biennale di Venezia)
publié le 2 septembre 2011 à 0h00

L'opus a fait sensation à Londres, New York, et cet été encore à la Biennale de Venise où il a remporté le Lion d'or. Il débarque à présent à Paris : le Centre Pompidou donnera en continu, jour et nuit, de samedi 11 heures tapantes au lundi même heure, deux projections de The Clock, une vidéo d'une durée de vingt-quatre heures signée Christian Marclay. Création sur le temps, réel et fictif, The Clock est un gigantesque montage de courtes séquences de films - 2 000, 3 000, l'artiste ne les a jamais comptées - mettant en scène le temps d'une façon ou d'une autre : sur un cadran ou dans les dialogues. En quelques secondes, défilent Edward G. Robinson, Clint Eastwood, Grace Kelly, des carrefours, des gares bien sûr, un hold-up, une partie d'échecs, une bombe, des menaces, des attentes et des angoisses, toutes choses - lieux ou situations - horodatées. Le temps est ainsi glorifié, et anéanti. Suprême jeu : l'heure donnée à voir à l'écran est synchronisée sur celle des spectateurs.

Rien n'oblige à assister aux vingt-quatre heures du spectacle. L'auteur lui-même n'y tient pas : «Ce n'est pas un film.» Il souhaite au contraire des allées et venues : «A l'aube et le soir, vous n'avez pas la même perception, vous êtes aussi dans le film de votre vie.» Le montage lui-même, plus cool le matin, s'accélère, jusqu'à devenir frénétique la dernière minute avant minuit.

Dans cette plongée réactivant la mémoire du cinéma s'entendent du français, de l'italien,