Menu
Libération
Critique

Martina Bacigalupo, fidèle à Filda

Article réservé aux abonnés
Photojournalisme . Au festival Visa pour l’image, la prometteuse Italienne présente une série intimiste sur le quotidien d’une Ougandaise invalide.
Filda Adoch : ? L?, je rapporte du bois ? la maison, mais on dirait que j?ai des ailes sur la t?te et que je vole ? travers le ciel. ? ? Martina Bacigalupo / Agence VU Prix Canon de la Femme Photojournaliste d?cern? par l?Association des Femmes Journalistes en 2010 et soutenu par Le Figaro Magazine. Filda Adoch : ?I am carrying firewood home, but it looks as if I have wings on my head making me fly across the sky.? ? Martina Bacigalupo / Agence VU Canon Female Photojournalist Award 2010, presented by the French Association of Female Journalists (AFJ) in partnership with Le Figaro Magazine Photo libre de droit uniquement dans le cadre de la promotion de la 23e ?dition du Festival International du Photojournalisme "Visa pour l'Image - Perpignan" 2011 au format 1/4 de page maximum. The photos provided here are copyright but may be used royalty-free for press presentation and promotion of the festival Visa pour l'Image - Perpignan 2011. Maximum size printed: quarter page Maximum resolution for online publication: 72 dpi Copyright and photo credits (listed with captions) must be printed. *** Local Caption *** Photo libre de droit uniquement dans le cadre de la promotion de la 23e ?dition du Festival International du Photojournalisme "Visa pour l'Image - Perpignan" 2011 au format 1/4 de page maximum. The photos provided here are copyright but may be used royalty-free for press presentation and promotion of the festival Visa pour l'Image - Perpignan 2011. Maximum size printed: quarter page Maximum resolution for online publication: 72 dpi Copyright and photo credits (listed with captions) must be printed.
publié le 2 septembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 2 septembre 2011 à 16h12)

«Avant de planter son objectif devant le visage de quelqu'un, il faut qu'il y ait un minimum de dialogue. Ensuite, l'histoire s'écrit à deux.» L'Italienne Martina Bacigalupo plante clairement le décor de Je m'appelle Filda Adoch, reportage qu'on pourra considérer comme le plus sobrement émouvant de la 23e édition de Visa pour l'image, telle une ode à la vie, exemplaire d'abnégation et de dignité au milieu du désespoir et de la souffrance environnants. Si l'exposition porte un titre à la première personne, c'est que sa singularité repose sur la personnalité d'une Ougandaise qui a perdu une jambe sur une mine, vu mourir deux maris et un fils, victimes de la violence ambiante, et continue d'avancer avec une énergie inouïe. Seule, Filda couve cinq enfants, deux filleuls, dix petits-enfants, une mère, un frère.

Fleuret. Du matin au soir, la quinquagénaire au corps robuste coupe le bois, fait à manger, choie son petit monde et trouve même le temps de philosopher en regardant le feu crépiter, ou les étoiles scintiller. De tout cela, glané sur trois semaines d'immersion entre janvier et février dernier (après un premier contact établi en mai 2010), Martina Bacigalupo, grand nom de demain, rend compte dans un splendide noir et blanc, rehaussé, épatamment aidé par les commentaires de Filda la magnifique, qui décrit chaque image : «Je suis dans le champ de maïs, la bouche grande ouverte, les cheveux en bataille et la poitrine ballante.