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Libération
Interview

«Il faut repenser les questions esthétiques»

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L’Argentine Victoria Noorthoorn, commissaire indépendante de la biennale :
publié le 15 septembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 15 septembre 2011 à 11h24)

Victoria Noorthoorn est une curatrice indépendante, établie à Buenos Aires. Connue, entre autres, pour des expositions à Cali (Colombie), Porto Alegre, São Paulo, Santiago du Chili, New York, elle a participé au pavillon argentin de la Biennale de Venise de 2007 (année où le Lion d'or fut donné à Léon Ferrari). Elle est la commissaire de cette 11e Biennale de Lyon.

Le titre que vous avez donné à cette Biennale («Une terrible beauté est née») est tiré d’un poème de Yeats…

Ce n'était pas une direction donnée aux artistes. Ce titre a dû venir six mois après que nous avons commencé, j'avais déjà rassemblé des œuvres quand j'ai rencontré ce poème, à l'intérieur duquel ce vers, «Une terrible beauté est née», semblait éclairer et synthétiser les différentes directions que nous prenions.

Le poème a été écrit en 1916…

Oui, et presque cent ans après il résonne avec nous. Nous sommes tous dans une perplexité face au présent. Mon objectif était de monter une biennale franchement contemporaine. Nous sommes en 2011, dans un monde où le marché est très fort mais où il y a encore une poignée d’artistes qui croient au pouvoir de l’art, indépendamment du marché ou des appuis officiels. Ils proposent des voies. Si cette biennale a une particularité, c’est qu’elle fait appel à la spécificité de l’art. C’est peut-être ambitieux, mais je voulais une biennale où puissent revenir sur la table des questions esthétiques.

Quel est le rôle des es