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Critique

TodaysArt, urbain à remous

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Après La Haye, le raout numérique des performances participatives investit Bruxelles pour la première fois ce week-end.
«Holistic Strata», de Hiroaki Umeda. (DR)
publié le 30 septembre 2011 à 0h00

TodaysArt, au moins c’est clair. Pas l’art d’avant-hier qui plaît à grand-père, mais celui d’aujourd’hui ou, plus précisément, «du jour» comme on dit d’un plat. Donc pas forcément celui de demain. Un art modeste, en train de se faire, où l’on met la main à la pâte, à partager. C’était la semaine dernière à La Haye (Pays-Bas) pour la septième édition de ce festival pointu, c’est pour la première fois à Bruxelles ce week-end. Danse, musique électronique, théâtre, performances, conférences, films, installations interactives.

Pot commun. La nuit, sur la place de la mairie ultramoderne de La Haye, la scène était assez semblable à une autre, peinte et enfermée au musée Mauritshuis non loin de là, paysage d'hiver typiquement hollandais de Hendrick Avercamp, Sur la glace (circa 1610), fête urbaine où toutes les classes sociales se mêlent et tombent à la renverse en patinant sur un lac. On se disait qu'on ne verrait jamais ça en France. Jamais cette idée d'un art communautaire, non pas au sens de ce qu'on «a» en commun mais de ce qu'on «met» au pot commun pour mieux vivre ensemble. Culture protestante contre culture catholique. Des conteneurs transformés en bouquinerie express, en lieux d'échanges de fringues et de chaussures, de longues plages de papier où chacun est convié à «inventer» son La Haye par des mots, des dessins et collages. Un innocent a écrit au centre de la fresque «plus de philosophes», en parodiant en trois bouts de bâtons celui de Rembrandt