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Critique

L’islam à pas trop chassés

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Le chorégraphe Lloyd Newson présente au Festival d’automne «Can We Talk About This ?», un spectacle didactique et linéaire qui critique les lois coraniques.
publié le 1er octobre 2011 à 0h00

Lloyd Newson, Australien aujourd’hui citoyen britannique, nous a habitués avec sa compagnie DV8 (Deviate) à réfléchir sur bien des sujets brûlants, comme la sexualité, la vieillesse, l’homophobie. Cette année, invité régulier du Théâtre de la Ville, il imagine une diatribe sur la charia, loi canonique de l’islam, et sur la fatwa, avis juridique dont l’un fut proclamé contre Salman Rushdie, par exemple.

Le chorégraphe est parti du vécu et de ses observations pour créer le spectacle Can We Talk About This ? qui se révèle des plus ambigus. Souvent amené à se taire dans son entourage, lorsqu'il critiquait une justice islamique qui condamne les homosexuels à la mort et qui ne protège pas les femmes, il a décidé de l'ouvrir. C'est son droit et, sans doute, le devoir des artistes. Que la scène serve à des prises de paroles virulentes sur de graves sujets de société nous a toujours enthousiasmés, d'autant plus que ce n'est pas monnaie courante. Mais il semble que cette fois, le propos se soit retourné, par effet pervers peut-être, contre son concepteur.

Versets. Pendant trois ans et l'audition de 3 000 acteurs-danseurs, pour n'en retenir que onze de toutes nationalités et religions, Lloyd Newson a recueilli les propos de journalistes, imams, femmes victimes de mariages forcés, islamistes… Mis bout à bout, ces témoignages se retrouvent sans perspective ni explication, chacun des interprètes s'emparant d'un discours à la première personne du singulier, comme s'