C'est une toile à triple bande, à sous-couches, nommée Babel. On croit y reconnaitre immédiatement la première oeuvre de l'architecte Christian de Portzamparc, le château d'eau de Marne-la-Vallée. C'est bien cela. Mais Eva Nielson l'a conjugué avec les tours de Babel de Brueghel, et a inséré le tout dans un paysage désolé islandais. Cette grande toile est une très bonne porte d'entrée pour découvrir la deuxième exposition, Walden, de cette jeune artiste née en 1983. Elle continue à hybrider peinture et sérigraphie, pour des grands formats sans frontières, où elle pose des archétypes de l'architecture, dans des espaces désertiques où elle a circulé, voyagé, dessiné et fait de repérages photos.
L'autre oeuvre qui répond à Babel, c'est Nod (ci-dessus), un château d'eau encore, frontal, mais coupé en deux, et représenté en diptyque. C'est une vue fragmentée de cette structure si familière, nouveau moulin à vent des routes, comme la vision attrapée d'un train, mais qui s'immisce comme une image subliminale, récurrente. A laquelle elle donne un relief archéologique, dans un décor sans fin. Comme un objet qui se serait posé sur la Lune.
Avec EllisIsland 1 et 2, Eva Nielsen brouille encore les repères. De cet lieu témoin, elle a gardé une trame, la moustiquaire déchirée à travers laquelle les émigrants découvraient leur New York promise. Des silhouettes de tours, des halos de végétation ou de nuages, une tapisserie de mémoire, une déconstr