Guy Debord n’a jamais touché à une webcam, à un joystick de jeu vidéo et ne s’est pas non plus connecté à Chatroulette. Et pourtant, par un effet de résonance, les vidéos du tandem d’artistes Ryan Trecartin et Lizzie Fitch semblent faire écho à l’esprit du poète révolutionnaire situ français.
Au musée d'Art moderne jusqu'au 8 janvier, à l'occasion de leur première grande exposition en France, les deux Américains, respectivement 30 et 29 ans, présentent Any Ever, un ensemble de films et quelques sculptures dont la simple vision ne peut que décontenancer, si elle ne le choque pas, le visiteur: montage saccadé, voix off et dialogues vociférés, quasiment inaudibles, personnages maquillés, travestis, clownesques.
Si la société est toujours autant spectaculaire, les deux plasticiens la mettent en scène dans sa version 2.0. Ryan Trecartin et Lizzie Fitch vivent tous les deux à Los Angeles, et travaillent ensemble depuis une dizaine d’années, suite à leur rencontre et leur amitié née à l’université.
Depuis, s’entourant de nombreux amis qui s’improvisent maquilleurs, costumiers ou acteurs, ils ont créé un panorama visuel singulier, défini par un critique du
New York Times
comme
«combinant l’extravagance rétinienne de l’art des années 80, la prise de conscience politique des années 90 et la précision technologique du nouveau millénaire».
Rencontre avec ces deux plasticiens qui, à la question traditionnelle des influences, citent sans aucune hiérarchisation Walt Di