Lézards, papillons et flonflons, le rituel d'ouverture des Rencontres de Bamako tient ses promesses, laissant toujours pantois, surtout quand l'orchestre national du Mali entame Auprès de ma blonde (Qu'il fait bon, fait bon, fait bon), en l'honneur de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication. Lequel se fait photographier par Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, Première ministre du Mali, alors qu'à quelques pas d'elle, au deuxième rang des invités d'honneur, est assis Malick Sidibé, dans son légendaire boubou bleu, trésor national vivant entouré par ses fans.
«Diaphane». Entre jongleries diplomatiques et bienséances insolites, sous un soleil féroce, s'enracine la biennale africaine de la photographie, qui fête sa neuvième édition préparée, comme en 2009, par Laura Serani et Michket Krifa. «Un happening culturel», selon son délégué général, Samuel Sidibé, soulignant sa représentativité, vingt-sept pays, soit la moitié du continent. Le budget est de poids : plus d'un million d'euros, dont la majeure partie en provenance de l'Institut français et de l'Union européenne. Reste à régler, parmi d'autres questions, l'indépendance d'un festival encore peu implanté dans la capitale du Mali, plus préoccupée ces jours-ci par Tabaski, la fête du mouton, que par le thème de la biennale, qui sonne d'ailleurs ironiquement, tel un coucou suisse, «Pour un monde durable».
L'exposition phare au musée national, cœur du festival, réunit