«Le parcours de Wang Luyan a la particularité d'être aussi rare qu'atypique. Autodidacte, il a néanmoins réussi à s'imposer, ce qui lui a valu d'être considéré comme un artiste "alternatif".», affirme Huang Du, dans la préface du catalogue de l'exposition, «Visual Thinking and Measured Painting» à Paris (1). Wang Luyan (né en 1956) commence à s'intéresser à l'art – qu'on appelle aujourd'hui l'art contemporain chinois – assez tôt, en 1979. A cette époque, il fait partie du groupe des «Etoiles», le mouvement artistique le plus subversif, du pays, à la fois contre l'Académie et le système. Au début des années 90, ce courant explose sur la scène internationale et commence à établir alors des records dans les salles de vente.
C'est à ce moment là que Luyan s'en éloigne. Il considère que «le contenu de leurs œuvres est dominé par l'idéologie, par l'esthétique politique et sociologique qui se conforment au point de vue des occidentaux», «l'art chinois est dominé à cette époque là par une dynamique occidentale.» Et pour cela, «ils utilisent des codes chinois, l'identité chinoise, tout de suite reconnaissable. Je pense que mes œuvres sont différentes, car elles ne jouent pas sur le «stimuli chinois.» Son souhait est que l'art chinois ne soit pas compris par l'Occident comme l'a été l'art contemporain des années 90.
Un artiste alternatif
Sous un aspect paradoxal au premier abord, Wang Luyan traite de concepts sociaux qu'il aborde de manière non-narrative. Les machines y so