Enfant d'une famille de musiciens, à 6 ans, il commençait à apprendre le violon. A 9 ans, il notait ses impressions sur le Trouvère de Verdi. Jeune homme, à l'orchestre de Berne, il hésitait entre une carrière de violoniste et de peintre. A 26 ans, il épousa une pianiste. Presque toute sa vie, il a interprété de la musique de chambre et rédigé des critiques sur les opéras auxquels il consacrait ses soirées. Quand il fut saisi par la couleur en Tunisie («Je suis peintre !»), il était aussi charmé par les accents de la mélopée arabo-andalouse. Paul Klee (1879-1940) est un artiste profondément marqué par la musique.
Diaphanes. A travers une rare sélection de 130 œuvres et 70 documents, venus pour l'essentiel de la fondation Klee de Berne, la Cité de la Musique, à la Villette, évoque les interactions entre cet art qu'il n'a jamais voulu quitter et son œuvre singulière. Mais pas isolée, comme on l'a trop dit : Klee est au contraire uni aux recherches de ses contemporains. Il entrecroise sa peinture avec la poésie, l'architecture, le théâtre ou le cabaret, qui auraient pu être davantage explorées, en particulier dans le foisonnement du Bauhaus, où il nourrissait un dialogue particulier avec Feininger, lui aussi peintre musicien.
Il est bien dommage à cet égard que la démonstration reste aphone, paradoxalement privée de musique… Le catalogue, lui, prend franchement le parti de l’érudition. L’influence musicale sur Klee a déjà été largement traitée,