Ici, la mort est belle comme un sapin de Noël. Il y en a d'ailleurs un, de sapin, dans cette expo, effondré et picoré par un perroquet, installation de Bertozzi et Casoni intitulée Rébus (2011), qui évoque le fameux pape météorisé de Cattelan. Dans la même salle, un tableau noir, format géant, Rien de la croix (2002-2011), de Thierry Cordier, porte une trace un peu plus noire en guise de crucifié. Aucun intégriste de Civitas n'a pissé dessus, peut-être ont-ils relu depuis l'Ecclesiaste - et tout est vanité. A côté, dort en photo de Sam Taylor-Wood, un jeune gisant nu (Sleep, 2002), entre extase et clinique.
Surprises. L'ensemble constitue la collection du médecin allemand Thomas Olbricht (né en 1948), composée pour moitié de vanités baroques (ces œuvres et objets qui, tels le crâne de Hamlet, demandent s'il vaut mieux être ou ne pas naître) et pour autre moitié de leurs pendants contemporains : Cindy Sherman, Claire Fontaine ou les frères Chapman. Pour trois semaines encore, la Maison rouge se parcourt, comme un immense cabinet de curiosités (lire ci-contre), chaque salle recélant son lot de surprises, tantôt comiques tantôt infâmes, qui attendent le visiteur au recoin d'un couloir ou d'une cave.
Au bas de quelques marches, on longe un petit cadavre sous une bâche (Gregor Schneider, Der Wunschsohn, 2004), puis l'on découvre les horreurs blotties de Patricia Piccinini, trois bébés en plastique pileux, intitulés joliment