«In/compatible» : se dit de choses qui ne vont pas ensemble. Qu’il s’agisse d’un mauvais branchement de machines, d’un logiciel refusant de tourner sur un ordinateur, d’une greffe qui ne prend pas, d’une société où 1% des gens concentre pouvoir et richesses…
Ces incompatibilités aujourd'hui prolifèrent, donnant une impression de dysfonctionnement général qui s'exprime dans les crises multiples agitant notre planète, qu'elles soient politiques, financières, technologiques, environnementales. C'est le thème qui occupait cette année le festival des cultures numériques, Transmediale (1), achevé à Berlin dimanche, après cinq jours d'intenses réflexions sur notre condition d'homme empêtré dans le maillage toujours plus dense du réseau.
Le générique du festival, qui fêtait son quart de siècle, traduisait parfaitement l'inquiétude contemporaine, par un trou noir envahissant le ciel limpide du cloud computing, cette informatique dans les nuages, ultime horizon de notre civilisation où tout serait connecté en permanence pour le bonheur de tous. Transmediale s'est employé à déconstruire ce mythe de la transmission parfaite, de la fluidité des communications et de la vélocité des transactions, en révélant le côté obscur de notre ère technologique, notamment dans l'exposition «Dark Drives», jeu de mots sur hard drive, disque dur en anglais.
Décharges. C'est d'ailleurs un disque dur externe qui forme