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Lucian Freud, portraitiste «biologiste»

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Deux ans après sa mort, la National Portrait Gallery, à Londres, consacre une grande rétrospective au peintre.
«Reflection (Self Portrait)», 1985, de Lucian Freud, à la National Portrait Gallery. (Photo Chris Helgren.Reuters)
publié le 9 février 2012 à 14h02

«Je n'ai jamais pu peindre des choses que je n'avais pas là, sous mes yeux. Tout est autobiographique et tout est portrait, même si ce n'est qu'une chaise», expliquait Freud. Lucian Freud, décédé l'été dernier à 88 ans, s'était promis de peindre tant qu'il en aurait la force. Deux semaines avant sa mort, il travaillait encore à un portrait dévoilé pour la première fois à l'occasion de la rétrospective que lui consacre la National Portrait Gallery (1) à Londres. C'est «la plus grande exposition» consacrée au peintre britannique depuis dix ans, et la première entièrement centrée sur ses portraits et nus.

Né le 8 décembre 1922 à Berlin, fils de l’architecte Ernst Freud et d’une fille de bonne famille née Lucie Brasch, petit-fils de Sigmund, Lucian Freud a vécu son enfance dans le quartier huppé de Zoologischer Garten, à Berlin. En 1933, fuyant le nazisme, sa famille s’est installée à Londres. Son grand-père, le psychanalyste Sigmund Freud, les avait rejoints en 1938. Fêtard et joueur dans sa jeunesse, il s’est consacré de plus en plus à la peinture avec l’âge.

Portraits et nus

Dans son atelier, le peintre, plutôt que de recourir aux modèles professionnels, a fait défiler amis, artistes, femmes, maîtresses ou