En 2062, la Gaîté Lyrique fêtera le bicentenaire de sa création. Avec une cinquantaine d’années d’avance, l’établissement parisien a imaginé un cycle, invitant artistes, architectes et designers à plancher sur trois thèmes connexes : le futur vu depuis 2012, 2012 vu depuis le futur et un panorama de deux cents ans…
Intrigant, prometteur et riche, le programme est assez loin du léger dépit que provoque l’expo «2062» aux allures de saupoudrage frisquet. Le collectif Pleix, qui a installé une série de dispositifs sur le thème de la surconsommation, ne produit pas l’effet hypnotique manifestement désiré, le papier peint interactif de Nodesign ne fonctionne pas toujours très bien, la galerie d’objets issus de la collection du musée des Arts décoratifs fait un peu pauvret (une maquette d’avion, un vieil ordinateur, un vieux moteur sous une vitrine…), et les installations de David Guez, ingénieuses, sont trop confidentielles pour laisser goûter leur saveur caustique. Exemple : l’unique ordinateur en accès libre qui permet d’expédier un mail qui ne sera consultable qu’en 2067. Amusant, mais d’une telle austérité qu’on peut en sortir sans le moindre vertige - que l’expérience exigerait.
De même, le robot trader ADM9 est posé dans un recoin, sous la surveillance d’un membre de l’équipe de la Gaîté qui veille à ce que personne ne touche l’objet sensible. L’effet est méchamment refroidissant, d’autant que le principe intéressant du dispositif consiste à analyser les soubresauts des marché