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Libération

Wang Keping ou l’éloge du bois

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L'artiste chinois expose ses sculptures en bois jusqu'au 17 mars à la galerie Zürcher à Paris.
«Femme debout», 2009-2010. (Photo Jason Mandella Courtesy. Galerie Zürcher, Paris / New York)
publié le 8 mars 2012 à 10h30

Tout d’abord garde rouge (en 1966), la révolution culturelle du Grand Timonier l’envoie ensuite en Mongolie, pour être rééduqué. Revenu d’exil au début des années 70, Wang Keping (né en 1949), s’essaie au théâtre, mais sans succès, peut-être trop subversif pour le régime. L’ex-gardien de la révolution, qui n’a pas encore 30 ans, se lance alors dans la sculpture, sans l’avoir jamais étudiée.

Autodidacte donc, il réalise ses premières œuvres taillées dans le bois en 1978. L'année suivante, il participe à la création du mouvement artistique contestataire «Xingxing», «Les Etoiles», parce que, se souvient-t-il, «nous étions alors les seules lueurs qui brillaient dans une nuit sans fin». La «lueur» ne dure que quelques printemps.

Son travail pas assez conformiste ou en opposition avec les canons du réalisme socialiste, comme Silence (1978), sculpture qui dénonce la liberté d'expression ou encore Idole (1979), un buste pas très élogieux de Mao, le contraint à s'exiler. Ses sculptures furent exposées au centre Georges-Pompidou en 1989.

Direction la France, sur les traces de Rodin, Maillol, Brancusi ou Zadkine. Détaché de toute influence, Keping décide «de continuer son propre chemin», comme il dit. S'il laisse de côté ses sujets politiques, il n'en abandonne pas sa matière vivante, le bois, pour représenter principalement le corps féminin.