«Low tech» ? Une thématique surprenante pour le festival Exit de Créteil qui, depuis près de vingt ans, s'emploie à faire découvrir l'avant-garde technologique au grand public. Exit se met au diapason de cette curieuse lame de fond qui traverse les arts numériques. Les jeunes artistes se désintéressent de la course à l'innovation pour s'enticher d'archéologie des médias, réactiver des techniques obsolètes, revisiter les téléviseurs analogiques, court-circuiter les vieilles consoles de jeu vidéo, ou carrément faire un Street Fighter en bois.
Ils délaissent le silicium pour le carton, la programmation pour le bricolage, la réalité augmentée pour la réalité tout court, le virtuel pour le sensible, Facebook pour Facebox. Avec cette dernière installation, le collectif allemand Fur questionne ainsi l'amitié en ligne avec «ce plus petit réseau social au monde». Le dispositif ironique invite à coller sa tête dans un vieil ordinateur, en attendant qu'un ami potentiel se pointe. Dans ce face à face d'une proximité gênante, un programme peut si besoin aider à faire la conversation et à réactiver ses compétences sociales. On peut même se poker (se faire coucou) avec une tige en bois. Manière pour le collectif de recréer du contact physique à l'ère des écrans et de «la solitude de masse». Exit rassemble plus précisément des «installations qui imitent des innovations contemporaines, avec des outils du passé», explique Charles Carcopino,