Street-artist originaire de Washington, Mark Jenkins incarne un courant encore méconnu du public, celui du tape art (l'art du ruban adhésif). Pourtant, en se promenant ces derniers temps dans les rues de Berlin, Séoul, Bethléem, Dublin ou même Bordeaux, il était possible de croiser ses œuvres.
Géologue de formation, c’est en 2003 que l’autodidacte s’essaye un peu par hasard à l’art de rue. Grâce à un procédé à sec qui consiste en une technique de moulage à l’aide de plusieurs centaines de mètres de bandes adhésives transparentes, Mark Jenkins modélise n’importe quel objet du paysage urbain. Mais c’est surtout l’hyperréalisme de ses clones humains grandeur nature qui l’a fait connaître. Installées dans l’espace public, les trottoirs, les squares, ces sculptures en Scotch donnent à l’oeuvre de Jenkins tout son potentiel. La rencontre du matériau mort et des formes humaines déconcerte les passants qui croisent ces personnages inertes.
Disposés dans des positions souvent incongrues – en suspension sur le toit d’un immeuble, dans un fast food, la tête dans un plateau, sortant d’une bouche d’égout ou la tête emmurée – les mannequins sans vie, habillés et coiffés de perruques créent l’interaction. Amusé, angoissé ou apeuré, le public devient alors acteur de l’oeuvre. Mais lorsqu’il arrive que certains appellent les pompiers à la vue de corps inanimés, flottant sur l’eau ou en équilibre sur un rebord de fenêtre, l’artiste n’est j