Parmi les nombreux faits d’armes de Piero Crommelynck (1934-2001), il y a celui d’avoir été, avec son frère, Aldo, le graveur de Picasso, dont il fut aussi l’un des rares modèles masculins (150 portraits en témoignent). Il faut dire qu’avec sa barbichette, il ressemblait de façon troublante au père du peintre.
L’histoire débute à l’été 1963, lorsque les deux frères, qui ont déjà ouvert depuis 1956 leur propre atelier de gravure à Paris (après avoir fait leurs classes dans celui de Roger Lacourière), comprennent que Picasso ne reviendra quasiment plus dans la capitale. Ils décident donc, pour le suivre, d’ouvrir un second atelier dans le Midi, dans une ancienne boulangerie à Mougins. En un peu moins de dix ans, Picasso y réalisera plus de 750 gravures, jusqu’à sa mort en 1973. Les Crommelynck se recentrent alors dans leur atelier de Paris, où ont également travaillé Braque, Miró, Giacometti. Ils vont, à partir de ce moment-là, accueillir et accompagner de grands artistes américains et anglo-saxons (Jasper Johns, Jim Dine, David Hockney, Richard Hamilton…) attirés par ce lieu mythique.
De cette première période d’activités, de nombreuses œuvres de Picasso ont été montrées dans l’expo «Picasso-Piero Crommelynck. Dialogues d’atelier», au musée de la Vie romantique au printemps 2006.
Il y a également quelques aquatintes et eaux-fortes sur cuivre de l'auteur de Guernica dans l'actuelle exposition présentée à la galerie Catherine Houard. Mais cette dernière a surtout privilég