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Le plasticien français Céleste Boursier-Mougenot a installé cinq caméras à l'extérieur du Collège des Bernardins, dont les images sont diffusées à l'intérieur de l'édifice religieux.
Vue de l'exposition «Videodrones» (Photo F.Lanternier Courtesy galerie Xippas)
publié le 5 avril 2012 à 12h02
(mis à jour le 5 avril 2012 à 17h25)

Après les expériences psychosensorielles d'Anthony McCall, les interrogations sur le regard proposées par Isabelle Cornaro et dernièrement une des représentantes de l'art brut américain, Judith Scott, c'est au tour de Céleste Boursier-Mougenot d'investir le collège cistercien (1), rue de Poissy dans le Ve arrondissement à Paris.

La nouvelle installation (2) de cet ancien musicien (né en 1961 à Nice, qui vit et travaille à Sète), puis compositeur pour le théâtre, s'intitule «Vidéodrones» – une série commencée en 2000 – mais aurait pu tout aussi bien s'appeller «Dehors/dedans».

A l’aide de cinq caméras cachées à l’extérieur du collège des Bernardins l’artiste diffuse en continu sur les murs gothiques de l'ancienne sacristie ce qui se passe, en direct, dans les rues tout autour de l’édifice religieux. A l’intérieur, on est à l’extérieur. Et dans l’antre de ce lieu hors du temps, hors du siècle, on est pourtant plongé dans l’ambiance du quotidien. Mais débranché du réel.

Comme souvent dans son travail, Boursier-Mougenot utilise ensuite un procédé qui allie le son et l’image. En effet, ici, on n’entend ni les conversations des passants, ni le bruit des voitures. Le son qui accompagne ces projections est un bourdonnement continu (drone en anglais, d’où le nom de cette installation).

Ici, la source sonore est l’image, qui varie en fonction de la q