Deux, c'est potentiellement duplice, diabolique. Un truc qui échappe. Même si Lili Reynaud-Dewar, 35 ans, fonctionne groupée, avec ses amis, ses références, sa revue Petunia, elle utilise souvent deux performeuses, blondes faussement, qui marchent comme deux jambes, tantôt ensemble, tantôt de guingois et qu'elle adjective «camp». A savoir : vivant un «dandysme sans élitisme». Avec deux, il y en a un qui reste et l'autre qui disparaît - interprétation mélancolique, symbolisme au sens littéral. C'est ce qu'on (ne) voit (plus) dans «Ceci est ma maison», au Magasin de Grenoble.
L'ensemble de l'exposition n'est que traces (meubles, vidéos, produits) de performances, parfois réalisées en dehors de tout public. Ainsi d'Inacurrencies (2010) dont les reliquats sont visibles en salle 6. Lili Reynaud-Dewar raconte, dans la vidéo qui ouvre - ou ferme - cette monographie, qu'étant allée à Madagascar, sollicitée par les vendeurs de bouses à touristes, elle décide, ne pouvant échapper à son sort de visiteuse riche, de s'y abandonner passivement. Pour Inacurrencies, elle achètera donc tout ce qu'on lui propose, à condition que ce soit en deux exemplaires : une tête laide de Tintin en bois, un fagot, un camion jouet, des babioles.
Hôtesses. Les paires sont ensuite divisées. Une moitié est exposée sur une table, qu'on peut voir. Reynaud-Dewar a emballé les autres dans du papier cadeau. Puis deux blondes habillées jumellement (une vid