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Libération
Interview

«Je veux donner accès à l’œuvre en train de se faire»

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Jean de Loisy, président du Palais de Tokyo, explique ses ambitions pour le lieu.
publié le 10 avril 2012 à 21h26

Critique et commissaire d’exposition d’envergure internationale - notamment pour «la Beauté» en 2000 à Avignon, Anish Kapoor au Grand-Palais l’an dernier, et «les Maîtres du désordre» qui démarre aujourd’hui au Quai-Branly-, Jean de Loisy est président du Palais de Tokyo. Il dévoile les grands axes de sa politique.

Vous avez conçu nombre d’expositions marquantes, mais c’est le premier lieu que vous dirigez. Comment l’appréhendez-vous ?

Je sais comment fonctionne un lieu - j’ai aussi été directeur adjoint du Carré d’art de Nîmes, conservateur de la Fondation Cartier et responsable des galeries contemporaines du centre Pompidou - mais c’est vrai que c’est la première fois que j’ai la possibilité d’en déterminer totalement la politique. Je pensais être définitivement un franc-tireur, lorsque j’ai accepté cette aventure, trop excitante. Quand on est un commissaire freelance, on parle de ses obsessions. Là, au contraire, je vais mettre un outil extraordinaire à la disposition d’autres. Il s’agit de préserver la liberté d’un endroit qui a toujours été du côté de la flibuste et même de la piraterie, puisque dès son inauguration en 2002, ses directeurs, Jérôme Sans et Nicolas Bourriaud, avaient hissé des drapeaux pirates à son sommet.

Mon rôle, c’est de préserver la non-institutionalisation d’une des plus grosses institutions parisiennes, de donner la parole à ceux qui pourront définir un nouvel écosystème de l’art. Les artistes doivent pouvoir y être les auteurs de leurs expositions et des commissaires connus ou inconnus y développer leurs projets. Ma mission n’est pas de faire du Jean de Loisy, mais au