Vincent Sardon fait des tampons, des petits tampons, encore des petits tampons. Des Lenine qui s'embrassent, des insultes dans toutes les langues, des fulgurances pour éditeurs, des filles qui se déshabillent ou des «Libération est de gauche», parce qu'il paraît qu'on a eu tendance à l'oublier il y a quelque temps. Dessinateur de presse et BD, Vincent Sardon a tout abandonné ou presque pour produire des tampons. Pas un ou deux, mais plusieurs centaines de sortes. Livrables aussi sous forme de gaufrettes ou d'affiches. Il les vend sur son blog (1) et le résultat de ce travail toujours en cours est un ouvrage publié chez l'Association, logiquement intitulé le Tampographe Sardon. L'ensemble est présenté comme un carnet de bord, du 11 novembre 2007 au 20 août 2011 : miscellanées de tampons, textes et photos prises par lui ou trouvées dans la rue, à condition qu'elles soient les plus déprimantes possibles. Quatre ans où il tente de saisir ce qu'il fait et ce qui l'amuse. Car Sardon a beaucoup d'humour, quoique pas le même que la plupart des gens.
«Gros plouc». Cynique et corrosif, il se réjouit de sa déchéance et de celle du monde qui l'entoure. Le 3 janvier 2008, Sardon se demande : «Qu'est-ce que j'ai bien pu foutre ? Par souci de commodité, j'utilise l'ordre alphabétique. Donc : Antidépresseur. Baise. Cuisson de tampons en caoutchouc. Défécation. Envie d'étrangler des gens. Flemme. Gratter mes couilles. Heure (regarder l