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Critique

Au Palais de Tokyo, la Triennale s’identifie

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Tout juste relooké, le lieu emblématique du Trocadéro récupère la manifestation autrefois dévolue au Grand Palais et invite une centaine de créateurs contemporains.
«Ululuk» de Terry Adkins. Cette oeuvre est extraite de la série «Nutjuitok» (Polar star), after Matthew Henson 1866». La carte et le territoire à fleur de vidéo et de performance. (Courtesy de l'artiste)
publié le 27 avril 2012 à 20h46
(mis à jour le 2 mai 2012 à 17h52)

Interroger les artistes sur l’identité nationale et sa géographie démembrée, au beau milieu de l’élection présidentielle. L’idée vient d’Okwui Enwezor, qui a réuni une centaine de créateurs pour la Triennale d’art contemporain, dont il est le directeur artistique. Elle vient de débuter, pour tout l’été, au Palais de Tokyo.

Délibérément cosmopolite, elle ouvre les portes à une création multiforme et ingénieuse à travers le monde, à partir d’un thème rebattu : le regard sur l’autre. Cette première édition dans ces murs permet aussi de découvrir la logique piranésienne des nouveaux espaces d’exposition du bâtiment de 1937, encore fermés il y a deux semaines lors de sa présentation à la presse.

Trash assumé. Le Suisse Christian Marclay a investi les fenêtres de ses badaboums de cartoons. Dans un dédale de fils électriques, de poutres métalliques, de murs de béton, de colimaçons impraticables, de hauteurs délirantes et de bains de lumière et d'ombre, les architectes ont laissé les cicatrices visibles, à l'instar de Peter Brook s'installant, il y a quarante ans, aux Bouffes du Nord. Question de budget autant que d'esthétique trash assumée, sans doute, mais qui finit par un geste architectural assez fort. Difficile cependant à investir pour les créateurs. Seul commandant à bord désormais, Jean de Loisy a réussi à rassembler son équipe et à évacuer du Palais de Tokyo l'hystérie schizoïde qui l'avait fait sombrer. Au moins, Frédéric Mitterrand aura-t-il réussi à dénoue