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Libération

Les vénéneuses

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Des pastels grand format, aux scénarios oniriques et inquiétants… En exclusivité pour «Next», l’artiste néerlandaise Iris Van Dongen commente quelques-unes de ses œuvres aux résonances cinématographiques.
Sans titre, 2006. «Sans titre, ressemble à une scène de film noir, on dirait que ces femmes participent à un complot. Je voulais reproduire une esthétique des années 70-80, j’aime les photos très théâtrales faites à cette époque.» (Iris Van Dongen)
publié le 24 mai 2012 à 12h11

D’où s’échappent les héroïnes d’Iris Van Dongen ? Elles surgissent de la nuit des temps, nimbées d’une aura maléfique, avec une idée derrière la tête. Elles ont la moue moderne, mais la beauté vénéneuse des Symbolistes, sous influence «death metal». L’artiste néerlandaise de 37 ans, qui vit et travaille à Rotterdam, est de cette nouvelle figuration qui plaît, de Berlin à New York.

Elle expose à Paris depuis 2006, et faisait partie d’une exposition de groupe à la Galerie des Galeries à l’automne dernier. Elle nous dit s’inspirer d’Albrecht Dürer et de Gustave Moreau, ainsi que des photographies d’Ed Van der Elsken, qui immortalisa jadis la bohème de St-Germain-des-Près (face sombre). Mais les pastels d’Iris, à la technique virtuose, s’apparentent aussi à des arrêts-sur-image : ceux d’un film fantastique, peut-être vu trop jeune, dont les créatures nous hanteraient encore.

«Je vois des scènes se former dans ma tête, qui deviennent ensuite les paysages gelés et silencieux de mes dessins, dit-elle des œuvres présentées dans ces pages. à partir de ce moment, on peut voyager et s'inventer d'autres histoires.» En quelques images, découverte d'une cinématographie intime, commentée par son auteur.

Dragon,

2004.

«Dragon pourrait être tiré de Jeanne d’Arc. La fille est saisie dans une fumée imaginaire, elle tient un grand «fakkel», ces flambeaux que tiennent les hooligans pour produire de la fumée colorée dans les stades. J’essaie toujours de comprendre des choses que