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Libération
Critique

«Cycloïd-E», nunchaku acoustique

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Le duo suisse Cod.act présente, à Belfort et à Bourogne, ses fascinantes machines électroniques explorant les interactions entre le son et le mouvement.
«Cycloïd-E» conçue par Cod.act, alias André (à gauche) et Michel (à droite) Décosterd, respectivement musicien et architecte suisses. (© S. Carnovali CG90.)
publié le 27 mai 2012 à 19h06
(mis à jour le 29 mai 2012 à 15h59)

Recroquevillée sur elle-même, la machine s'éveille et déploie son long bras, cinq tubes métalliques articulés tournant autour d'un axe, tel un monumental pendule horizontal. L'alien aux mouvements imprévisibles fait tournoyer ses membres dans l'ancien manège à chevaux de Belfort reconverti en parking, étrange nunchaku électronique traçant des orbites sonores inouïes. Tantôt menaçant et agressif, lorsque ses tubes rugissants s'alignent comme un canon en rase-mottes, pouvant atteindre jusqu'à 11 mètres d'envergure, tantôt envoûtant comme un «serpent qui danse», aux ondulations fluides et lascives.

Cycloïd-E est une machine qui «chante» en dansant, un objet spectacle qui vit tout seul et construit sa propre musique. Après avoir fait sensation à Tokyo, récompensé par le Grand Prix du 14e Japan Media Arts Festival après celui, prestigieux, de l'Ars Electronica à Linz en 2010, la fascinante créature développée par Cod.act parcourt le monde en camion et cargo, revenant tout juste du palais des Ceausescu en Roumanie, invitée par un festival de musique techno.

Aléatoires. Les frères suisses André et Michel Décosterd, respectivement musicien et architecte, construisent depuis 1999 sous le nom de Cod.act des machines explorant les relations entre le son et le mouvement, entre phénomène physique et acoustique. «Pour Cycloïd-E, nous souhaitions explorer les correspondances entre les mouvements ondulatoires et les ondes sonores. D'où l'idée