Il faut bien l'avouer, Dan Colen ne fait pas l'unanimité. Beaucoup le trouve fake, trop branché, marketé, bidon. Ses chewing gums collés sur la toile, les déchets qu'il étale sur ses canevas, ses motos échouées sur la chic Park Avenue, les vélib enchevêtrés chez Colette il y a deux ans, ses «holy shit» tagués sur des tableaux renversés ... Sans parler de ces affiches qu'il avait collées sur les murs de Berlin en 2006, où on le voyait nu, «habillé» d'un châle de rabbin accroché à son sexe en érection. L'art de Colen agace, sa réussite commerciale (oh, ce vilain mot) horripile. Pour beaucoup, il est l'imposteur qui n'invente rien mais tombe au bon moment.
Dimanche matin, à l’heure de la messe ou de l’isoloir, avait lieu le vernissage de son exposition à la galerie Gagosian, non loin de l’Elysée. Un rendez-vous donné un jour inattendu, à un horaire inattendu, ouverture imminente de Art Basel oblige, mais qui permettait aux visiteurs de ne pas se marcher sur les pieds.
Premier vrai solo show de Dan Colen à Paris, l'exposition s'intitule Out of the blue, into the black, en hommage au My, my, hey, hey de Neil Young, ode à la vie qu'on brûle par les deux bouts sortie en 1979. Une installation géante accrochée au plafond accueille le visiteur. My old friend the blues est un amoncellement de 27 vélos bleus trouvés à l'abandon dans les rues de New York. L'enchevêtrement, entouré de bougies brûlant à petit feu, a des airs