Menu
Libération
Critique

«Panorama», corps élastiques

Article réservé aux abonnés
Arts numériques. A Tourcoing, le Fresnoy expose plus de 50 films et installations d’étudiants et de professeurs.
publié le 14 juin 2012 à 19h06
(mis à jour le 15 juin 2012 à 12h36)

Mise à l'eau fracassante pour l'exposition «Panorama 14», au Fresnoy, à Tourcoing (Nord). Si la tradition veut qu'une bouteille de champagne soit brisée sur la coque d'un bateau pour conjurer le sort, Monsieur Moo a, lors du vernissage, écrasé un crevettier de 17 mètres (Yolande de son petit nom) contre un mur de 2 000 bouteilles. «En temps de crise, il ne faut pas hésiter», a plaisanté l'artiste, auteur de cette «contrepèterie visuelle».

C'est donc une lame de champagne qui a submergé le petit bateau de pêche typique de la Côte d'Opale. Le geste spectaculaire souligne le «rapport de force entre l'industrie du luxe, prospère, et l'activité de pêche menacée de disparition, où l'on demande aux pêcheurs de détruire leur bateau quand ils cessent leur activité», dit l'artiste, connu pour avoir fait pleurer artificiellement les nuages lors d'une performance à la frontière des Etats-Unis et du Canada, en juin 2011.

Le Studio national des arts contemporains présente jusqu'au 22 juillet une cinquantaine d'œuvres (moitié films, moitié installations) créées in situ dans l'année par les étudiants en post-diplôme et par les professeurs invités, dont le Japonais Ryoichi Kurokawa, qui présente MOL, sculptures holographiques lévitant dans l'espace, ou le Néerlandais Edwin Van der Heide, qui soumet le corps à un bombardement de son et de lumière (1).

Flingue. Le corps du spectateur, tour à tour émetteur, interface, surface de project