Menu
Libération

Contre les salafistes, les artistes tunisiens ripostent

Article réservé aux abonnés
Un rassemblement est organisé ce vendredi soir près de l'ambassade de Tunisie à Paris
«Ring» de l'artiste tunisien Faten Gaddes, lors de sa présentation à l'Institut du monde arabe à Paris, en février 2012. L'oeuvre a aussi été présentée au Printemps de arts, à Tunis. (© Patrick Kovarik. AFP)
par
publié le 15 juin 2012 à 14h37

A l'appel d'associations, organisations politiques et artistes tunisiens, un rassemblement est prévu ce soir, vendredi 15 à 19 heures près de l'ambassade de Tunisie, à Paris. Après le décrochage et le saccage de plusieurs oeuvres d'art exposées dans le cadre du Printemps des arts à La Marsa (en banlieue nord de Tunis), les artistes s'étaient réunis mercredi devant le ministère de la culture à Tunis, brandissant quelques pancartes «Retirer à l'art sa fonction subversive, c'est l'assassiner». Mardi soir, en effet, le ministre de la culture Mehdi Mabrouk, sociologue, indépendant et jusqu'alors respecté, avait annoncé son intention de porter plainte contre les organisateurs de l'exposition qui serait, selon lui à l'origine des troubles. Quant au Palais Abdellia de La Marsa, il sera fermé jusqu'à nouvel ordre. «C'est une décision lâche, catastrophique, dramatique. Il a lâché les artistes», a déclaré Salima Karoui à l'AFP, membre du syndicat des arts plastiques. Plusieurs toiles ont été lacérées et l'oeuvre de l'artiste Faten Gaddes, intitulée le Ring, représentant des visages de femmes juive, chrétienne, tunisienne dessinés sur des punching ball, a été démantelée et emportée. Une autre toile condamnée représente une femme demi-nue avec des hommes barbus en second plan.

L'ensemble des artistes tunisiens du pays ou de la diaspora crient leur colère car, au-delà des atteintes personnelles qui vont jusqu'aux menaces de mort – c'est le cas entre autres pour M