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Critique

De Nantes à Paris, les jeux sont fête

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Physique à «Playgrounds», expérimental à la Gaîté lyrique : deux parcours d’installations invitent des collectifs de la scène indé à repositionner le genre dans l’espace public.
publié le 22 juin 2012 à 20h36
(mis à jour le 25 juin 2012 à 12h49)

On pressentait le pouvoir érotique des jeux de balle. C'est sans commune mesure avec le Banaball, étrange mix de pelote basque et de ballon prisonnier, où l'objectif est de torpiller l'adversaire pour le figer. A voir la bande d'ados déchaînés, on déduit que c'est aussi un outil de drague efficace, bien qu'un peu brutal. La structure grillagée idéalement perchée sur le toit de l'école d'architecture de Nantes (Loire-Atlantique), surmontée d'une grosse banane warholienne visible de loin, est une des activités outdoor de «Playgrounds», décathlon décalé organisé par le Lieu unique en collaboration avec le vaste projet touristico-artistique «le Voyage à Nantes» (dont on reparle dans une semaine). Soit dix terrains de jeu inventés par de jeunes équipes d'architectes et autant de détournements ou d'hybridations bizarres (mais y a t-il rien de plus bizarre que vingt hommes en tee-shirt courant après une baudruche ?). «L'objectif était d'en faire des architectures praticables, accessibles par tous, avec des règles facilement compréhensibles», disent les commissaires Patricia Buck et Rafaël Magrou. Y compris pour les nuls qui marqueront à tous les coups dans le panier de basket virtuel du collectif Faro et les fainéants qui jouent des pieds, le cul vissé sur Bantoosh, belle arène en bois du collectif Fichtre.

Rituels. Car ici, on ne court pas forcément pour gagner, mais pour le plaisir narcissique de revoir sa course au ralenti sur grand écr