La justice chinoise a rejeté vendredi la plainte contre un énorme redressement fiscal de l’artiste contestataire Ai Weiwei, qui a immédiatement dénoncé une décision politique et annoncé qu’il allait interjeter appel.
«Le bureau des impôts (...) n'a accepté aucun de nos arguments», a déclaré à la presse son avocat Pu Zhiqiang, au sujet de la plainte de Ai contre un redressement de 15 millions de yuans (1,7 million d'euros) imposé à Fake Cultural Development Ltd, une entreprise créée par l'artiste mais enregistrée au nom de son épouse.
La plainte arguait que le bureau des impôts avait agi illégalement en mettant Fake à l’amende. Son rejet n’a pas surpris l’avocat, qui va interjeter appel dans les 15 jours légaux.
«Ce n'est pas uniquement pour cette société (Fake) que nous allons faire appel», a déclaré Me Pu. «C'est aussi pour tous les contribuables et les autres qui pourraient être punis», a ajouté l'avocat.
Selon Ai, ce redressement fiscal n'est qu'une mesure politique destinée à le «briser» et les autorités lui refusent de surcroît des moyens équitables de se défendre.
«Le système judiciaire n'est pas indépendant, c'est pourquoi en fin de compte, nous allons certainement perdre», a déclaré Ai à des journalistes à l'extérieur de son atelier de Pékin.
«Toute leur accusation est sans fondement», selon l'artiste qui avait été détenu au secret pendant 81 jours l'an dernier, au moment où le gouvernement craignait une contagion du «p