L'artiste américain Trevor Paglen est internationalement connu pour ses œuvres documentant les mondes invisibles. Géographe, mais également journaliste d'investigation, il a exploré durant de longues années les activités secrètes des militaires américains et des agences de renseignements, photographiant ce «black world» et ses bases secrètes à l'aide de lentilles utilisées par les astronomes, tentant de rendre visible ce qui doit rester caché à la vue du public. Même démarche avec ses photographies de satellites espions, où l'on regarde le ciel étoilé nous regarder. Il décrypte son dernier projet, The Last Pictures.
S’agit-il d’une énième tentative d’entrer en communication avec les aliens ou le projet est-il mû par une autre intention ?
The Last Pictures est assez différent d'autres artefacts culturels et messages créés pour l'espace. Il n'y a pas ici de tentative de communication avec les extraterrestres ou équivalents. The Last Pictures découle du fait que les satellites gravitant autour de la Terre vont durer bien plus longtemps que les autres vestiges de la civilisation humaine. Leurs carcasses mortes resteront en orbite jusqu'à l'expansion du Soleil, qui deviendra un géant rouge dans environ 5 milliards d'années.
The Last Pictures imagine un futur dans lequel il n'y aura plus trace de la civilisation humaine sur la surface de la planète, mais un anneau de machines mortes subsistant en orbite. Peut-être une version spatiale des statues Moaï sur l'île de Pâques. Ce projet tente de raconter à travers ces images une histoire impressionniste de ce qui est arrivé