Bientôt, la planète Terre va acquérir un nouveau satellite. Rien d'exceptionnel puisqu'il s'ajoutera aux milliers d'autres envoyés dans l'espace depuis le 4 octobre 1957, date à laquelle l'Union soviétique a mis en orbite Spoutnik. Mais Echostar XVI, qui devrait être lancé dans quelques mois du centre de Baïkonour, au Kazakhstan, est un satellite de télécommunication qui diffuse des centaines de chaînes de télévision… et transportera aussi un petit disque de silicium dans lequel sont encodées cent images sélectionnées par l'artiste géographe américain Trevor Paglen (lire ci-contre).
Avertissement. Une collection modeste si on la compare aux millions d'images par heure que diffusera Echostar aux télévisions terrestres durant ses quinze ans d'activité. Mais, à la différence de ces images aussi fugaces que les signaux radios qui les transportent, celles de The Last Pictures sont conçues pour durer des milliards d'années.
Le projet n’est pas une énième bouteille envoyée dans la mer interstellaire, mais plutôt un avertissement adressé à nous autres ici-bas ; une sorte d’épitaphe qui tournoierait indéfiniment à 36 000 kilomètres de la Terre et raconterait une histoire de l’humanité lorsqu’il n’en restera plus aucune trace.
Pour Trevor Paglen, les satellites sont les vestiges culturels de la fin du XXe siècle et du début du XXIe. La durée de vie de ces mégalithes électroniques excède de loin celle des peintures rupestres ou des