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Critique

Cartier de noblesse pour les arts «naïfs»

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Exposition. A travers «Histoires de voir», la Fondation parisienne met en lumière une cinquantaine d’artistes autodidactes, souvent en marge des institutions.
«Sans Titre», 1966, de Francisco Da Silva. (© André Morin)
par Bérénice LE MESTRE
publié le 11 septembre 2012 à 20h46
(mis à jour le 14 septembre 2012 à 18h11)

La Fondation Cartier, ce palais de verre et de métal imaginé en 1984 par Jean Nouvel, abrite actuellement un patchwork coloré presque aussi luxuriant que la forêt amazonienne. Des tentures murales polychromes et perlées issues de l’art vaudou haïtien aux statues animales ciselées dans le bois en provenance des tréfonds du Nordeste au Brésil, l’exposition est un riche voyage initiatique dans l’imaginaire.

Sous l'appellation «Histoires de voir», combinée à son sous-titre anglais «Show and Tell», cette exposition révèle, à travers près de 400 œuvres, le travail d'une cinquantaine d'artistes autodidactes souvent court-circuités par les institutions muséales dédiées à l'art contemporain. «Le choix des artistes présentés s'est fait par rapport à des affinités subjectives basées sur l'histoire de la Fondation et sur la qualité originale des œuvres», souligne l'une des conservatrices, Leanne Sacramone.

Brassage. Les qualificatifs pour décrire ce florilège d'œuvres hétéroclites - art «naïf», «primitif» ou «brut» -, s'apparentent à une vision très occidentale de l'histoire de l'art. «On ne voulait pas les cataloguer, ajoute Leanne Sacramone. Il faut savoir que ces étiquettes sont parfois même controversées dans leurs pays. Avec cette exposition, nous cherchons plutôt à nous placer dans le domaine du sensible. »

La conception scénographique a été confiée au designer et architecte milanais Alessandro Mendini. Sans cohérence apparente, elle laisse