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Libération
Critique

L’ultra pop art de Wesselmann

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Le musée des Beaux-Arts de Montréal célèbre dans une rétrospective quarante ans de créativité de l’artiste américain.
publié le 18 septembre 2012 à 20h46
(mis à jour le 20 septembre 2012 à 11h32)

Commentateur plus admiratif que foncièrement critique du parcours de Tom Wesselmann, Slim Stealingworth écrivit un jour : «Il considère l'art comme une expérimentation continue et sans fin.» Une observation peu objective, bien qu'avisée, puisque Stealingworth n'était autre que l'artiste lui-même, qui s'était inventé un alias pour évoquer sa démarche à la troisième personne. Ce qui ne l'empêchait pas, à l'occasion, d'avancer aussi carrément à découvert : «Le nu féminin avait acquis une respectabilité conférée par les maîtres - Titien et Manet. On devait désormais compter avec moi.» Une rodomontade qu'aujourd'hui il ne faudra pas nécessairement prendre au premier degré, tant son auteur était connu pour ne pas rechercher plus que ça la lumière des projecteurs, ce qui contribuera peut-être à expliquer a posteriori un léger déficit de notoriété, en partie compensé, huit ans après sa disparition, par le musée des Beaux-Arts de Montréal.

Bigarré. Car, aussi curieux que cela puisse paraître, c'est la première fois - sachant qu'en France, on attend encore - qu'est organisée une grande rétrospective sur le sol nord-américain consacrée à Tom Wesselmann, figure du pop art, une étiquette qu'il réfutait, mouvement où son nom apparaît en lettres un peu moins grosses, mais très flashy, derrières celles de Rauschenberg, Warhol ou Roy Lichtenstein.

Complet et dense, le parcours consubstantiellement bigarré présenté à Montréal épouse une logique chronologique q