Le titre est emprunté au critique Georges Didi-Huberman, dans son récent livre sur James Turrell (1). Juste retour de choses, Didi-Huberman empruntera à Aby Warburg l’intitulé «Histoires de fantômes pour grandes personnes» au Fresnoy, à Tourcoing (Nord) à partir du 5 octobre.
«Marcher» : chercher la direction, aller quelque part ou nulle part en faisant des ronds (les cent pas) et finir par délimiter quelque chose (territoire). «La couleur» : chose mentale, immatérielle, faite du rapprochement hasardeux de notre rétine avec des fréquences diverses d’ondes lumineuses. Purement subjective, comme le savent les daltoniens et votre chien. D’habitude, on dit plutôt «marcher dans la lumière», histoire de ciel et de divinité. Au sol des cathédrales, il arrive qu’on marche dans l’une et l’autre.
Puits. Au musée régional d'art contemporain (Mrac) de Sérignan, près de Béziers dans l'Hérault (lire ci-contre), on met parfois les pieds sur ou dans la couleur, mais le plus souvent on devient couleur, ce qui est plus intéressant encore. Les œuvres de Daniel Buren, Ann Veronica Janssens, Mai-Thu Perret, Veit Stratmann, James Turrell, Felice Varini et Jessica Warboys présentent un éventail de cas qui tous ressortissent encore à la peinture, usage de la couleur oblige (on dit ça pour les frileux).
L'entrée du musée a été visuellement restructurée par Felice Varini, qui travaille sur la forme et le point de vue. Les fragments rouges peints au plafond, sur les murs et dans