Pieds, yeux et bourgeons encore pleins de piment, d’argent et de pluie, on s’assoit dans un coin du Palais de Tokyo avec Fabrice Hyber pour faire le point sur ses quatre expositions qui s’ouvrent ces jours-ci. Mais aussi sur trois types d’œuvres, une idée de l’entreprise, et la vie complète d’Eliane Pine Carrington.
Pourquoi et comment quatre expositions en même temps ?
J’étais absent du milieu de l’art pendant quelques années, pour diverses raisons. Je voulais offrir une œuvre à la fondation Pasteur, que j’imaginais faire à Sèvres, en porcelaine peinte. En même temps, on m’a demandé de formuler une proposition au MAC/VAL pour mars dernier. Et, après la restructuration du Palais de Tokyo, Olivier Kaeppelin (de la fondation Maeght) et Jean de Loisy voulaient faire coïncider cette ouverture avec celle de Saint-Paul-de-Vence. Du coup, j’ai demandé au MAC/VAL de décaler, si bien que les quatre expos sont en même temps.
Celles des P.O.F. au MAC/VAL et des peintures homéopathiques chez Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, sont-elles des «rétrospectives» ?
Je n’avais pas fait de mise au point des P.O.F. depuis plus de dix ans. Il y avait à l’époque 107 objets. Au MAC/VAL, il y en a 160. L’exposition va être très dense, mais le public détruit les P.O.F. petit à petit. Ensuite, à la Fondation Maeght, c’est plus une rétrospective des peintures homéopathiques, qui représentent l’essentiel de mon travail. Tous les six, huit ou dix mois, je fais le point sur mes antécédents, parce que je pars dans tous les sens : je ne fais pas que de l’art, je m’occupe de ma vallée, de mes arbres, je me baigne et donc je l’écris, le dessine, le mets en scène… et montre les arborescences qu’il