Aux grilles de la réserve Pommery, on ne voit que lui : «L’Arbre à palabres» du Camerounais Pascale Marthine Tayou domine d’une dizaine de mètres l’entrée de la propriété. Recouvert de cuvettes en plastique multicolores, cette sculpture sous laquelle l’artiste aimerait que l’on cause, dénote agréablement avec le gris de début octobre. Ici, à Reims, le champagne est roi et laisse, depuis dix ans, une part de son trône à l’art contemporain. Nathalie Vranken, allure et gouaille de châtelaine, est devenue l’une des principales mécènes du pays grâce à son «Expérience Pommery». Depuis 2003, elle confie chaque année (d’octobre à octobre) à une figure du monde de l’art, le commissariat d’une exposition dans les souterrains théâtraux de la maison de champagne. Les productions sont faites spécialement pour l’exposition.

Bernard Blistène, figure du Centre Pompidou dont il dirige le département du développement culturel, s’est chargé de cette édition anniversaire qui imposait un choix à plusieurs entrées : voir large, parler aux spécialistes comme au grand public. On est parfois dans le théâtral, mais inutile de venir chercher de l’art trop conceptuel et encore moins de minimalisme dans les longs corridors parés de jéroboams de champagne et les cavernes gigantesques des crayères rémoises.

Au pied de l'escalier monumental qui entraîne dans les entrailles de la propriété, l'oeuvre d'Alicja Kwade est un hommage non dissimulé à la bouteille de champ', pilier des lieux. L'artiste polonaise a r