Malgré la rumeur qui annonçait une belle fête, il y a bien eu un moment où, avouons-le, on a traîné des pieds. Un samedi soir à Pantin, c'est traître. Et puis, la nuit est tombée, la pluie s'est arrêtée et on était déjà porte de la Villette. Passé le périphérique, frontière psychologique, nous voici devant la nouvelle demeure de Thaddaeus Ropac, galeriste désormais historique du 3e arrondissement (il s'est installé rue Debelleyme en 1990). S'il a choisi Pantin comme résidence secondaire dans l'hexagone c'est pour l'espace. Ici, les artistes pourront «s'exprimer hors des contraintes spaciales habituelles», explique-t-il.
Deux artistes inaugurent le vaste lieu (2000 m2 dédiés aux expositions), composé de quatre bâtiments. D’un côté, dans un immense espace découpé en quatre nefs hautes d’une dizaine de mètres, les toiles saturées, monumentales d’Anselm Kiefer, ses sculptures et ses tournesols fânés. De l’autre, le travail de Joseph Beuys autour de la tragédie d’Iphigénie. On croise un cheval blanc, un vrai, installé dans le foin, à côté des dessins et des cymbales de Beuys, reliques d’une performance réalisée par l’artiste à Francfort à la fin des années 50.
On croise aussi deux silhouettes dans le même manteau gris qui ressemblent aux artistes Gilbert et Georges. Sûrement parce que ce sont eux. Les super VIP invités du dîner sortent de table. Amira Casar et Matali Crasset apparaîssent. On attend que la première danse soit lancée. La fête de Ropac inaugure une semaine à