Pour un lundi soir, il y avait du monde avant hier dans le vaste hall du Palais de Tokyo. Pour entendre parler gros sous et croiser le «beau linge», il fallait monter à l’étage. Là se déroulait la première vente aux enchères de l’immatériel. Sur invitation, cette vente au profit du Palais de Tokyo reposait sur une idée originale : acheter un instant avec un artiste, ce qui n’a priori pas de prix. Le commissaire-priseur surprise (il remplaçait Simon de Pury au pied levé), tout en «joke» et en franglais a mené tambour battant (25 lots vendus en moins de 45 minutes) cette vente qui a rapporté près de 90 000 euros au Palais. Certes, ça ne renflouera pas les caisses de l’institution, mais ça a le mérite de rassembler les troupes solidaires de l’établissement.
Une fois les trois coups de marteau tombés sur la tablette, rien ne pouvait arrêter le commissaire priseur. Wim Delvoye invitait son acheteur à venir passer un week-end dans son château près de Gand. Adjugé 5 000 euros. Philippe Parreno proposait de livrer quelques recettes héritées de sa mère décédée, 2 500 euros. Participer à «l'oeuvre ultime» de Christian Boltanski, visiter son atelier filmé 24 heures sur 24 et se retrouver observé par des visiteurs voyeurs en Tasmanie, 2 500 euros.
Un élégant, venu avec sa compagne, s'est bien battu pour partir à New York boire le thé avec le photographe japonais Hiroshi Sugimoto. Mais ce moment passé à savourer le thé sacré avec l'artiste a été remporté par un autre. «Je suis