C'est Denise René qui aurait été contente. Disparue en juillet, à 99 ans, cette figure des galeries parisiennes aurait été ravie de voir l'abstraction triompher à ce point cette année à la Foire internationale d'art contemporain. Soit 182 galeries venues de 25 pays au Grand Palais pour la 39e édition d'un événement qui attend 70 000 visiteurs d'ici dimanche. Après une manifestation encore décevante de la Frieze, son équivalent à Londres, la Fiac s'impose comme l'un des deux rendez-vous majeurs du marché contemporain avec la foire de Bâle.
Moquette. Dès l'ouverture des visites privées hier, dans une atmosphère déjà fébrile, les Pinault, Arnault se sont mêlés à un groupe d'acheteurs russes et aux invités de la Fondation Vuitton, qui apparemment n'avaient pas tous fui à Bruxelles. Directrice de la foire, Jennifer Flay avoue son «soulagement» après l'annonce, lundi, que l'amendement proposant d'intégrer les œuvres d'art à l'ISF ne serait pas présenté devant les députés. Dans les allées, comme dans les dîners de collectionneurs ces derniers jours, il n'est question que d'effondrement des crédits d'acquisition des musées et menaces fiscales.
Sous la nef, on n'a pas mis le feu aux barricades, mais l'artiste Mircea Cantor a fait exploser un feu de Bengale. Un vote sur l'ISF «aurait fragilisé cette collectivité», estime Jennifer Flay. Et mis en mauvaise posture la Fiac, qui draine 30 exposants américains, 24 allemands, ainsi que des amateur