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Critique

Le Fresnoy, images fantômes

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Art contemporain . Pour son quinzième anniversaire, l’illustre école de Tourcoing a concocté un parcours instruit avec le théoricien Georges Didi-Huberman et le photographe Arno Gisinger.
Extrait d'«Atlas, suite», série de photographies d'Arno Gisinger. (Photo Arno Gisinger.)
publié le 21 octobre 2012 à 20h56
(mis à jour le 22 octobre 2012 à 12h14)

Fantômes, doubles-fonds, miroirs, noir percé. Pages au livre de Satan arrachées, éparpillées, recollées. Ou repositionnables, comme on dit. Vous êtes le maître du Post-it, ou votre souvenir, après avoir flâné dans la coursive géante d'Histoire de fantômes pour grandes personnes, exposition au Fresnoy, l'école d'art d'Alain Fleischer (lire ci-contre), présentée dans le cadre de Fantastic, le grand déballage automne-hiver du nord de la France.

Grain. Là, près du toit, sur quelques dizaines de mètres et sous un manuscrit de Jacob Burckhardt vidéographié, s'installe un travelling d'images rectangulaires alignées sans titre, affiches au grain numérique. C'est Atlas, suite. A la fois une suite de photographies, dues à Arno Gisinger, et le prolongement d'une exposition créée à Madrid en 2010, puis emmenée l'an passé à Hambourg, où les photos ont été prises. Due au théoricien Georges Didi-Huberman, cette exposition comptait essentiellement des œuvres, mais aussi des curiosae comme, par exemple, un manuel de géo découpé par Rimbaud lycéen. Avec Atlas, suite, Didi-Huberman a tenté une forme «portative», comme il le dit, s'interrogeant sur la survie d'une telle exposition «à l'époque de sa reproductibilité technique», pour paraphraser Walter Benjamin - dans la mesure où le prêt des œuvres est toujours limité dans le temps, cauchemar des commissaires.

«Survivance». En regardant ces photos, on