Apparu à l'automne 2004 sur la carte de la culture made in Paris, le Point éphémère s'est vite taillé une enviable réputation de lieu dynamique, jamais démentie depuis : programmation musicale racée (plutôt pop-rock) dans une salle de 300 places souvent prise d'assaut, studio de danse, résidence d'artistes, expositions (photo, installations…), restaurant et bar en font ainsi un des pôles les plus courus du très prisé canal Saint-Martin.
Tesson. Vendredi, pourtant, l'établissement, situé dans un ancien magasin de matériaux de construction, a connu une sacrée tuile, d'autant plus dommageable qu'inopinée : une fermeture administrative, suite à un arrêté préfectoral, pour une durée de neuf jours, avec effet immédiat.
Une décision radicale qui suscite chez Frédérique Magal, codirectrice du Point éphémère, un sentiment où se mêlent incrédulité, dépit et exaspération, s'agissant d'un oukase à la fois lourd de conséquences économiques et fondé sur des événements «formellement contestés».
L’étincelle remonte au 12 mai. Ce soir-là, un client est attaqué à quelques dizaines de mètres de l’établissement par un SDF qui lui taillade la gorge avec un tesson. La sécurité s’interpose ; la victime, prise en charge par les pompiers (une caserne jouxte le centre artistique), est soignée à l’hôpital et le bélître dûment ceinturé et incarcéré. Fin du fait divers… et début de l’imbroglio. Fin août, le Point éphémère apprend qu’il est sous le coup d’une mesure admini