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grand angle

Michael Werner, un don de fidélité

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Le galeriste allemand offre 127 œuvres de sa collection au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, en hommage à son directeur et à un lieu où il a eu la révélation de sa vocation.
"The Play of Death" de James Lee Byars, 1981. (Digitalisiert Von, K. Von Bruchhausen.)
publié le 29 octobre 2012 à 19h06
(mis à jour le 31 octobre 2012 à 16h54)

En donnant 127 oeuvres de sa collection au musée d'Art moderne de la Ville de Paris, le galeriste Michael Werner fait indéniablement de cette monumentale donation un événement. Elle est la plus importante en France depuis le legs du docteur Maurice Girardin en 1953, qui fut d'ailleurs à l'origine de la création du musée d'art et de son installation avenue du Président Wilson, à Paris . Au-delà de sa dimension spectaculaire, cette manne est surtout remarquable par la qualité des artistes et des pièces qui la constituent : 37 œuvres d'A.R.Penck, 32 de Markus Lupertz, 16 d'André Derain, des Gaston Chaissac, Otto Freundlich, Etienne Martin, et un Wilhelm Lehmbruck - le premier à entrer dans les collections publiques françaises.

En 1964, le choc parisien

Pourquoi cette générosité du galeriste allemand ? Lorsqu'on lui pose la question, la réponse fuse, double : «Parce que Fabrice Hergott, parce que Paris.» Un lien ancien rattache Michaël Werner à la fois au musée d'Art moderne de la Ville de Paris et à Fabrice Hergott, son directeur depuis 2001. C'est en effet dans ce musée que le jeune Werner découvre, en 1964, fasciné, les peintures noires de Jean Fautrier de la fin des années 20, et décide de devenir collectionneur et marchand. Il a alors 26 ans, il vient d'ouvrir à Berlin quelques mois plus tôt, avec un associé, la galerie Werner & Katz, qui a l'audace à l'époque de présenter la première exposition de peintures de Georg Baselitz . «L'Allemagne était alors très provinciale e