André Magnin retrouve pour la deuxième fois la verrière du Grand Palais où se tient Paris Photo, la foire de la photographie que le monde entier nous envie (1) avec ses quelque 150 exposants.
La spécialité de Magnin : l'Afrique subsaharienne, traversée au milieu des années 80 alors qu'il était, aux côtés de Jean-Hubert Martin, l'un des commissaires des Magiciens de la Terre qui marqua historiquement la puissance métaphysique des cultures non occidentales, de la Papouasie au Grand Nord canadien. Après avoir été, de 1989 à 2009, le directeur artistique de la collection Pigozzi, désormais riche de 10 000 œuvres (2), André Magnin s'est lancé, «transformant l'expérience en conscience», dans une nouvelle aventure : contribuer à l'invention d'un marché de l'art africain. Alors qu'il revient de Côte-d'Ivoire, où il a rejoint Frédéric Bruly Bouabré, artiste-monument, juste avant la parution de son livre chez Xavier Barral, il fait le point.
C’est un bon souvenir, Paris Photo 2011 ?
Oui, beaucoup de contacts, et des ventes, notamment à des musées américains. Ils ont acquis des tirages d'époque de Seydou Keïta et Malick Sidibé. Seydou Keïta est aujourd'hui considéré comme l'un des grands portraitistes de la planète, non pas parce qu'il est Africain, mais parce qu'il est aussi classique que Richard Avedon. On me répète souvent, des Keïta, il y en a d'autres, mais je n'en ai pas encore découvert. Keïta a travaillé à la chambre avec des négatifs 13 x 18. Quand il était sous son voile, il voulait donner la plus bel