Lou Reed a présenté mercredi lors d’une conférence de presse très encadrée à Paris, un gros livre reprenant 300 de ses photographies, prises pendant quarante-six ans de maraude, appareil en poche.
La star, sobrement habillée d’un sweat shirt noir à capuche, fines lunettes rondes sur le nez, a répondu de plus ou moins bonne grâce aux questions triées sur le volet.
«Oui, je pense que Dieu, s'il existe, devrait posséder un Leica», a-t-il affirmé, reprenant la citation figurant en page de garde du gros volume publié par la jeune maison édition arlésienne Photosynthèses. «C'est un petit hommage» à Leica, précise-t-il
Cet admirateur de Cartier-Bresson, Nan Goldin et Cindy Sherman dit ne «pas planifier les photos» et «travailler à l'instinct», portant toujours sur lui un appareil lorsqu'il sort, au cas où. Le résultat: plus de 300 pages de photos, sans légende, date ou lieu, présentées comme «un poème visuel», d'où le titre «rimes».
«On ne peut rien faire à propos de l'imagination du spectateur, vous ne pouvez pas rendre un beignet («donut») intelligent», répond-il du tac au tac à un journaliste en quête d'explications. «Vous rigolez ou quoi», continue-t-il quand un autre lui demande si la photo lui permet de s'échapper de la réalité. «J'essaie juste de faire quelque chose de beau, pas d'échapper au réel», rétorque-t-il, bougon.
«Je suis diplômé de l'Université Warhol», a raconté