C'est une expérience unique que propose ce soir la Cinémathèque, à Paris, en permettant au spectateur de revivre, comme au début du XXe siècle, une séance de Phono-Cinéma-Théâtre dans le cadre du festival Toute la mémoire du monde, dédié au film restauré.
Le Phono-Cinéma-Théâtre fut l'une des nombreuses attractions cinématographiques présentées en 1900 à l'Exposition universelle de Paris - demeurée célèbre, entre autres, pour ses trottoirs roulants. Le cinéma des frères Lumière était à l'honneur avec des projections sur écran géant dans la Galerie des machines. On pouvait y découvrir divers panoramas animés, un Phonorama et des bizarreries comme le Théâtroscope, qui combinait des projections de spectres vivants avec du cinéma. Autre proposition spectaculaire, mais qui n'a jamais fonctionné, le Cinéorama, censé immerger les spectateurs dans des images à 360 degrés, obtenues avec dix projecteurs synchronisés disposés en cercle au centre de la salle. C'est dire que la concurrence est rude. Pourtant, estime Laurent Mannoni, directeur scientifique du patrimoine à la Cinémathèque, «parmi les spectacles présentés, le Phono-Cinéma-Théâtre est l'un des plus réussis du point de vue artistique». La belle affiche promotionnelle signée François Flameng promettait au badaud des «visions animées des artistes célèbres». Grâce au dispositif qui combinait cinématographe et phonographe, le spectateur pouvait non seulement les voir, mais aussi les entendre.
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