Le Louvre à Lens : Daniel Percheron, le président (PS) du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, en rêvait ; Henri Loyrette, patron du Louvre, l’a fait. Tout juste sorti de terre, le bâtiment futuriste sera inauguré aujourd’hui par François Hollande et l’ouverture au public se fera le 12 décembre. Entre les deux, un week-end portes ouvertes, le tout avec débordements de foule prévisibles. La première année, l’accès aux galeries est gratuit. On espère que la politique tarifaire respectera une mission sociétale, car l’entrée des expos aujourd’hui n’est pas donnée (1).
La genèse du projet ne date pas d'hier: il a été lancé il y a dix ans par Jean-Jacques Aillagon (lire son interview page 25), ministre de la Culture de Jacques Chirac, pour forcer les collections parisiennes à la décentralisation. Le Louvre-Lens n'a pas surgi aussi vite que le champignon du centre Pompidou-Metz. Sur place, le chantier est toujours sillonné par les engins, l'entrée tient du bain de boue et le parc, en devenir, est enfoui sous des monticules. La construction n'a pas dérogé à la tradition : elle a coûté 50% de plus que prévu. Comme à l'accoutumée, elle a été accompagnée de moult controverses.
Le choix du Pas-de-Calais a été contesté, dans la mesure où l’offre muséale est déjà riche dans le périmètre. La raison en est simple : une demi-douzaine de communes se sont portées candidates, toutes dans le nord de la France. Etant acquis que les collectivités prendraient le gros du financement à leur