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Critique

Zaatari, images longue conservation

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Vidéo . Au Magasin de Grenoble, l’artiste d’origine libanaise interroge les notions d’identité et de lien entre documentaire et fiction.
Saida le 6 juin, 1982, 2009 d'Akram Zaatari.Image composite avec diagramme indiquant le plan pour les mouvements de camera (Courtoisie de l'artiste et Sfeir Semler Gallery)
publié le 16 décembre 2012 à 22h16
(mis à jour le 17 décembre 2012 à 10h42)

On associe beaucoup Akram Zaatari, né en 1966, à la photographie. Des images récoltées dans les studios arabes des années 50 ou plus récentes, de son Liban natal au Maghreb en passant par le Golfe, des photos de famille aussi, pas la sienne. On en a vu à l'Institut du monde arabe, à Paris Photo, à Arles, il y en a en ce moment à la collection Setari à la Maison rouge, à Paris. Images souvent homoérotiques, souvent issues du studio Shéhérazade de Saïda avec son photographe perché Hashem el-Madani. Ce travail de monstration est étroitement lié à la Fondation arabe pour l'image (AIF), que Zaatari a cocréée en 1997 à Beyrouth, et qui vise à conserver et étudier les pratiques photographiques vernaculaires via des projets artistiques et universitaires.

L’autre facette de Zaatari, c’est le film. On a pu le croire réalisateur de documentaire (à Beaubourg, dans les festivals). Mais l’exposition «Aujourd’hui à 10 ans/This Day at Ten», présentée au Magasin de Grenoble, le prouve définitivement artiste vidéo.

Invasion. On entre par un vestibule de salle de ciné, on accède à quelques fauteuils rouges. Aujourd'hui (2003), 86 minutes, est projeté. On y voit à la fois Zaatari parti à la recherche du passé de Bédouins aperçus dans un livre et ses propres souvenirs en images, enregistrements, journal intime quand il avait entre 16 et 18 ans, au moment de l'invasion israélienne du Liban, en 1982.

Dans le dos du spectateur ass