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Libération
Critique

Le gothique, hanté des artistes

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Crypte. A la Conciergerie, «Rêve de monuments» explore en près de 300 œuvres les arcanes d’un style architectural qui n’a cessé de nourrir l’imaginaire collectif.
publié le 9 janvier 2013 à 19h56
(mis à jour le 10 janvier 2013 à 10h35)

Sous les voûtes de la salle des gardes, à la Conciergerie, des exclamations enfantines ponctuent les murmures polyglottes. Les premières s’expliquent par le fait que l’exposition parisienne en cours, «Rêve de monuments», regorge de trésors tels que maquettes de châteaux forts, jouets vintage, jeux vidéo et extraits de films dont les décors font la part belle au style gothique. Quant aux seconds, ils émanent de touristes venus visiter la Sainte- Chapelle voisine et, dans la foulée (un billet jumelé permettant de faire d’une vieille pierre deux coups), découvrir cette présentation qui met en évidence les liens étroits entre l’architecture médiévale et l’imaginaire collectif.

L'inconscient du visiteur est constamment sollicité, depuis les enluminures des XIV et XVe siècles, imprimées sur d'immenses voilages ou servies en diaporamas, jusqu'à la célèbre école Poudlard de Harry Potter, véritable forteresse magique qui cumule en son sein château et abbaye, les deux facettes architecturales dont il est ici question.

Découpage. Près de 300 œuvres illustrent les six sections relatant l'empreinte durable de l'architecture gothique dans notre vision du Moyen Age. Christian Corvisier, commissaire de l'exposition (lire ci-contre), justifie ainsi ce découpage thématique : «Le cheminement, irrégulier, est un constant jeu de miroir entre le monument gothique, ruiné ou non, et sa représentation, mentale ou picturale. Il est représenté pour lui-m