«C'est pour la bonne cause», harangue en continu le commissaire-priseur très en verve derrière son pupitre. Lundi soir, au neuvième étage de l'Institut du monde arabe dans le Ve arrondissement à Paris, plus de 110 000 euros ont été récoltés lors de la vente aux enchères caritative SyriArt, destinée à financer trois ONG syriennes. Tableaux, photographies, dessins, sculptures, ont été vendus à un public de passionnés d'art.
«Quand Assad fait briser les mains du caricaturiste Ali Ferzat [en août 2011, ndlr], il montre sa peur du pouvoir subversif de l'art», lance José Garçon, à l'origine du projet, aux 80 personnes présentes. La journaliste free-lance (et ancienne de Libération) a réuni 61 artistes du Maghreb, du Proche-Orient ou du Golfe, qui ont fait don de 66 œuvres. Des feuilles de papier scotchées dans le dos de plusieurs femmes demandent: «Qu'attend l'ONU pour intervenir en Syrie?» Mais ce soir, on n'est pas là pour la politique, il faut récolter des chèques dont la somme sera reversée à l'association Nadja Now, aux correspondants syriens pour Médecins du monde, et à la Fédération internationale des droits de l'homme. Le commissaire-priseur, de la société de vente aux enchères Pierre Bergé et associés, chauffe la salle avec des «C'est un prix tout à fait raisonnable pour cet artiste!». Et l'argent tombe. Une dame blonde d'une soixantaine d'années se bat avec «l'acheteur américain» au téléphone pour une photo